Dans cette période d’une gravité sans précédent de crise sanitaire, économique, sociale et sociétale, les organisations syndicales de salariés de la région Auvergne - Rhône-Alpes tiennent à réaffirmer leur solidarité au monde du travail et l’importance majeure de la démocratie, du dialogue social, au service des travailleurs, des entreprises, et plus globalement de l’intérêt général.
Notre engagement commun est total aux côtés des salarié.e.s du privé, comme du public mais également du secteur associatif. Elles et ils assurent la continuité de leur activité de travail, parfois au péril de leur santé, dans des conditions de travail souvent dégradées, pour répondre aux besoins essentiels des populations, mais également pour sécuriser leur emploi et l’activité de leur entreprise, dans la perspective de nouveaux jours heureux. Leur engagement nécessite de reconnaitre à leur juste valeur économique, sociale et sociétale de nombreux métiers peu valorisés.
Le plan de relance de la région AURA prétend avoir pris la mesure de la fragilité des chaines de production et d’approvisionnement, et de la nécessité :

  • De développer une économie de proximité,
  • De conserver et de relocaliser l’emploi,
  • De faciliter l’ancrage territorial de la recherche et l’accompagnement des entreprises dans leur transition industrielle et environnementale,
  • D’accélérer la connectivité en région et l’évolution des technologies numériques.

Des dispositifs d’aides publiques massives ont été mis en œuvre, mais sans aucune contrepartie. Si nous partageons ces ambitions, nous souhaiterions être associés plus étroitement au dispositif mis en place pour le suivi des plans de relance Etat - Région. Pour nous, la transparence sur la finalité des projets, le montant des aides sont une des conditions principales de la démocratie.

Par ailleurs, nous réitérons notre demande de critères de conditionnalités et de contreparties en termes d’emploi, de formation professionnelle, de salaires et de garanties collectives. Le monde du travail et particulièrement les travailleurs les plus précaires et la jeunesse ne doivent pas être les grands oubliés des plans de relance, au moment où la réforme de l’assurance chômage aggravera encore le niveau de l’indemnisation et le nombre d’ayants droits. Un an après le début de cette crise sanitaire, on découvre la situation des étudiants, de certains salariés, d’autoentrepreneurs ou d’artisans qui n’arrivent plus à vivre, à se nourrir… à gagner leur vie.

Il nous parait donc crucial d’associer à ces plans de relance, des outils de pilotage, de suivi, de contrôle et d’évaluation qui donneront de la visibilité aux actions entreprises et aux résultats obtenus, tant au niveau de l’Etat qu’au niveau régional.

Nous n’oublions pas que ces aides publiques massives, nécessaire au maintien de l’économie, augmentent la dette publique. Tôt ou tard, nos concitoyens demanderont des comptes, lorsque la question de l’impôt reviendra au premier plan.

L’économie, l’emploi et la formation professionnelle doivent être réellement pilotés ensemble, au sein du CREFOP. C’est la mission et le rôle de cette instance.

__ Et si on parlait de démocratie sociale ?__

La loi du 5 mars 2014 relative à l’emploi, la formation professionnelle et à la démocratie sociale a créé les CREFOP comme expression de la démocratie sociale entre les quatre acteurs. La loi du 5 septembre 2018 l’a maintenu même si le rôle de chacun est modifié.

Manifestement depuis 2018 et la déclaration intersyndicale nécessaire pour obtenir un rééquilibrage entre les enjeux économiques, territoriaux et les besoins des Auvergnats et Rhônalpins, la concertation reste très limitée voire pendant le début de la crise sanitaire inexistante.

Constatant la persistance de ce manque de concentration les OS déclaraient lors du bureau du 15 décembre 2020 Aussi nos organisations exigent que des dispositions soient prises pour associer davantage et autrement les organisations syndicales aux comités régionaux et territoriaux de pilotage de suivi des plans de relance. Par ailleurs, il nous parait crucial d’associer à ces plans un outil de pilotage et de contrôle des aides publiques qui donne de la visibilité aux actions entreprises et aux résultats obtenus.

Le CREFOP a un rôle à jouer dans le suivi des plans de relances. Une fois encore nous constatons que la présidence du CREFOP élude ce point, qui n’est même plus à l’ordre du jour de notre réunion. Comme lors du premier confinement, nous demandons la tenue d’une plénier du CREFOP, spécial “impact COVID”.

Nous demandons la présentation d’un état de situation dans la mise en œuvre du plan de relance national et du pacte rebond pour l’emploi, dans leurs dimensions EMPLOI / FORMATION.

Avoir un état des lieux et un point d’avancement régulier, des financements et des dispositifs mobilisés pour soutenir l’emploi des travailleurs et renforcer leur formation relève des compétences du CREFOP !

Certes le calendrier des réunions est un progrès ainsi que l’évolution de l’observatoire à travers Via Compétence mais en matière de concertation et de prise en compte des usagers notre déclaration est restée sans échos.

Enfin, cette crise sanitaire rend indispensable de repenser notre modèle de développement, de réfléchir collectivement et de repositionner l’humain et son environnement au cœur de chacun de nos choix collectifs. Elle ne doit pas faire oublier l’urgence écologique liée au changement climatique qui constitue le défi de demain face à l’urgence d’agir concrètement, d’accélérer les processus de transformation et d’innovation et d’en prioriser l’approche humaine comme facteur de réussite.

Collectivement, nous devrons, prochainement, tirer tous les enseignements de cette crise, afin d’accompagner une réflexion plus profonde et novatrice, sur l’organisation économique de demain, qui tienne compte des enjeux de développement durable et de la responsabilité sociétale des organisations.

Répondre à l’urgence sociale, économique, écologique et démocratique, tels sont les défis d’aujourd’hui et de demain pour réussir la relance fondée sur le maintien et le développement de notre industrie, des services publics en AURA, la préservation et la création d’emplois, de compétences pour penser l’avenir durable et équilibré de nos territoires en AURA, dans le respect de leurs spécificités.

Paradoxalement, le recul du dialogue social, que nous relevons, affaiblit la démocratie sociale, et risque à terme de fragiliser la démocratie, alors que nous aurons besoin de toutes les énergies et d’associer les travailleurs et leurs représentants syndicaux pour relever ces défis indispensables pour penser, construire et faire société.

Aujourd’hui, afin d’exprimer ce mécontentement et notre désaccord sur les méthodes utilisées, l’ensemble des représentants des organisations syndicales de salariés signataires, n’apparaitront pas à l’écran lors de leur intervention. Seul un fond d’écran sera visible par tous les participants “Dialogue social sacrifié, démocratie en danger”.

Contacts :

  • CFDT – AILLARD Pierrick : 06.09.81.80.52
  • CFTC – GOUILLOUX Hervé : 06.16.44.55.80
  • CFE/CGC – BRIVOIS Corinne : 06.23.26.18.50
  • CGT – NATON Agnès : 06.40.19.91.01
  • FSU – CLEMENT François : 06.70.77.04.34
  • UNSA – BISSON Bruno : 06.88.99.38.75