Au-delà de l’hiver, de la sobriété à l’efficience énergétique…
Le gouvernement a présenté hier son plan de sobriété énergétique à la presse, et devant plusieurs centaines d’invités dont les organisations patronales et syndicales. Il est le fruit de réunions de concertation avec les parties prenantes. L’UNSA qui a été force de propositions a été conviée et était représentée.
Ce plan en trois volets est un plan d’engagement pour ce qui concerne l’État et les collectivités territoriales, et d’incitation pour ce qui concerne les entreprises et les ménages.
Dans un contexte de production électrique difficile (28 réacteurs nucléaires à l’arrêt sur 56) et un contexte géopolitique international tendu (quasi arrêt de la livraison de gaz russe, décision de l’OPEP de baisser drastiquement sa production de pétrole), le but du gouvernement est de « passer l’hiver » mais va bien au-delà… C’est de faire de la France un pays vertueux en matière de consommation énergétique, avec un objectif chiffré affiché de réduction de 10% de notre consommation énergétique d’ici 2024, et dans le cadre de l’atteinte de la neutralité carbone de la France d’ici 2050.
L’UNSA regrette qu’une fois de plus cela soit face à la crise que les pouvoirs publics réagissent… Elle rappelle qu’elle avait soutenu plusieurs propositions de la convention citoyenne pour le climat qui allaient dans le sens de la sobriété mais qui n’avaient pas été retenues par le gouvernement dans le cadre de la loi Climat & Résilience.
Pour l’UNSA, si l’objectif de sobriété comportementale est nécessaire, encore faut-il que les pouvoirs publics investissent dans l’efficience énergétique des bâtiments publics (État, collectivités territoriales), mais également en renforçant par exemple les dispositifs d’accompagnement des ménages du type MaPrimeRenov’ et France Renov’.
Car baisser, éteindre, décaler, c’est déjà ce que pratiquent des milliers de Français pour qui atteindre 19 degrés dans leur habitation est un luxe qu’ils ne peuvent s’offrir. La sobriété énergétique choisie ne doit ainsi pas masquer qu’il existe déjà en France une sobriété subie, celle de ces femmes, hommes, enfants en grande précarité énergétique.
Pour l’UNSA, les mesures envisagées dans les entreprises et les administrations, doivent se faire aussi dans la justice sociale et être négociées à tous les niveaux, dans le cadre d’un dialogue social responsable. Par exemple, si des recours au télétravail devaient être envisagés, ils doivent l’être dans un cadre négocié, et ce pour éviter des reports de consommations électriques du bureau au domicile, consommations qui alourdiraient davantage encore la facture des ménages.
Parce que l’UNSA représente tous les travailleurs, elle restera force de propositions dans le cadre des projets de loi à venir, notamment celui sur les énergies renouvelables (ER), ainsi que dans le cadre de la nouvelle loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC) qui s’inscrit plus largement dans la stratégie française énergie-climat (SFEC).