COP27 : encore du temps perdu !
La 27ème Conférence des Parties (COP) qui a débuté le 6 novembre dernier à Charm el Cheikh, en Egypte, vient de se terminer.
Organe décisionnel de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la COP27 s’est tenue alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, loin des niveaux permettant de limiter le réchauffement à 1,5°C, comme convenu dans l’Accord de Paris. Elle devait marquer le début de la phase de mise en œuvre concrète des mesures de l’accord de Paris, mais son bilan est très mitigé.
Si la conférence climat de Charm El-Cheikh a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables à faire face aux dégâts causés par le réchauffement, les 196 délégations de pays présents ont échoué à s’attaquer aux énergies fossiles.
Un nouveau fonds pour les dégâts climatiques
Les « pertes et dommages » étaient le sujet central de cette COP27. Les 196 pays ont ainsi décidé de créer un fonds pour les « pertes et dommages » afin d’aider financièrement les pays « particulièrement vulnérables » à faire face aux dégâts irréversibles causés par le réchauffement climatique. Mais restons lucides, si le principe a été voté, il restera à définir les détails sur le fonctionnement de ce fonds, d’ici à la prochaine COP… Et puis rappelons également que les pays riches n’ont pas tenu leur engagement pris en 2009 de porter leurs autres financements climatiques à 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement !
Mais rien sur les énergies fossiles !
Le charbon, le pétrole et le gaz sont ces énergies fossiles qui pèsent 80% de l’énergie consommée dans le monde et qui sont la principale source d’émissions de gaz à effet de serre. Souvenons-nous que pour l’Accord de Paris (COP21), les mots « énergies fossiles » avaient été retirés sous la pression de l’Arabie saoudite… La COP26 de Glasgow avait donné naissance au premier texte appelant à “accélérer les efforts vers la diminution progressive de l’énergie au charbon”. À Charm el-Cheikh, l’Inde a poussé pour que le pétrole et le gaz, toujours très utilisés dans les pays développés, soient mentionnés avec le charbon, une énergie plus présente dans les pays en développement. Cette initiative a fait long feu. Le texte de la COP27 reprend mot pour mot la formule choisie à la COP26 écossaise.
Un objectif de réduction de 1.5 degré de moins en moins crédible
La COP27 s’est contentée de reprendre l’objectif fixé 7 ans à la COP21 : limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés… Un objectif de moins en moins crédible. Aucun nouveau moyen n’est mentionné pour renforcer cet engagement. Les pays qui ne sont pas dans les clous avec cette trajectoire sont juste invités à mettre à jour leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre d’ici fin 2023. A date, selon l’ONU, les politiques menées nous conduisent tout droit vers un réchauffement de +2,8°C !
Si l’UNSA se félicite du vote sur le principe de création du fonds pour les pertes et dommages du réchauffement climatique, elle souhaite qu’il soit mis en place le plus rapidement possible afin de venir à l’aide des pays les plus vulnérables. Elle considère aussi que des programmes d’adaptation au réchauffement climatique doivent être mis en place dans les plus brefs délais, cela suppose des financements sans précédent. L’UNSA regrette enfin le manque d’ambition sur les énergies fossiles et sur les moyens supplémentaires à déployer pour l’atteinte de l’objectif de l’Accord de Paris. Elle considère que la COP27 a commencé à répondre aux symptômes de la crise mais pas à ses causes…