L’interview de Laurent Escure parue dans le journal
La Montagne le 16/06/2021
Alors que «nous vivons, écrit-il dans un ouvrage à paraître demain, un crash test grandeur nature de nos valeurs et de nos principes», le n°1 de l’UNSA tire la sonnette d’alarme.
Vous faites le constat que la démocratie est gangrenée par de multiples «fléaux». En quoi le danger vous semble-t-il aussi prégnant ?
Actuellement, dans les domaines politique et syndical, plus de la moitié de la population ne participe pas aux élections ou a basculé dans un séparatisme «d’abandon». Ajoutez-y la poussée des inégalités et des fractures, qu’elles soient sociales ou territoriales, et vous avez tout un cocktail pour que puisse survenir en France un épisode autoritaire, en tout cas de quelque chose qui nous éloigne du pacte républicain tel qu’on le connaît. On ne peut pas durablement avoir une République qui repose sur 40-45 % d’une France que je qualifierais sinon d’heureuse, du moins de pas trop malheureuse. Nous sommes à un moment de danger «grave et imminent», selon la formule consacrée dans le monde du travail, lorsque l’on exerce son droit de retrait. À la différence près qu’ici, il faut plutôt engager un devoir d’action.